Mis à part le chef des gardes de la reine Elsa, personne ne les accompagna jusqu'à la salle des affaires. C'était maintenant que les choses sérieuses commençaient et que la mission de Cordélia était véritablement lancée. 

Cordélia se savait en territoire ennemi et inconnu. Elle était sur les plates bandes d'Arendelle et en position de faiblesse car c'était elle qui venait requérir de l'aide.

"Mon peuple manque de ressources qu'Arendelle possède. Nous aimerions conclure un marché commerciale... et créer une entente avec Arendelle."

Cordélia la regarda. Elle commença à lister toutes les ressources qui manquaient à Astya. La riene Elsa semblait concentrée à écrire.

Cordélia se racla la gorge. Elle n'était nullement enchantée d'aborder cette partie... Mais elle devait bien le faire.

"Nous souhaitons une entente durable sur le long terme avec Arendelle. Le roi, mon père, aimerait une alliance... maritale entre nos nations pour consolider le traité commercial."

Cordélia n'était pas à même de répondre à cette question.

"Je suppose qu'il le savait. Mais mon père n'a pas eu non plus de fils. Je suppose qu'il envisageait quelqu'un de votre noblesse."

Son père n'avait pas perdu la tête au point de l'envoyer ici sans savoir qu'il n'y avait qu'une reine et une princesse.

Cordélia haussa un sourcil. Elle savait qu'Arendelle n'était pas un grand pays mais tout de même. 

"Je vous écoute."

La princesse se demandait que la reine pouvait avoir en tête. 

Cordélia cligna des yeux. Aux paroles de la reine Elsa, Cordélia pensa immédiatement à sa soeur Armance. Mais ce qu'elle savait, Armance avait déjà une compagne. De plus, Armance était l'héritière de sa couronne et de ne pouvait pas partir pour régner ailleurs. Béryl aussi était en âge de se marier... Mais elle était plus à sa place sur les champs de bataille, dans la boue et dans les écuries que dans une cours. Du reste, Cordélia ne lui connaissait que l'amour de l'aventure. 

Cordélia savait qu'elle devait répondre et que sa réponse avait une importance cruciale pour le reste... Un homme ou une femme, sur le papier, un mariage avec une personne de sang noble ne changerait rien à sa vie future et comblerait les attentes émises par son père. Dans tous les cas, au vu des circonstances, cela aurait été un mariage sans amour, monté de toute pièce à des fins politiques. En revanche, Cordélia n'avait jamais éprouvé la moindre attirance pour les femmes. 

"Votre Majesté... Je vous assure avoir l'esprit ouvert... Mais  au mieux, avec une épouse, je ne pourrais lier qu'une bonne relation d'amitié."

Cordélia, si elle devait épouser une femme, savait que cela serait simplement un mariage de façade. Au mieux, son épouse serait une bonne amie... et, au pire, elles s'ignoreraient... La princesse se prit tout le poids d'une union forcée sur les épaules. Elle pensa de nouveau à Armande, aurait-elle accepter à sa place? 

Cordélia ne voulait nullement offenser la reine Elsa. Elle rougit toutefois de honte. Elle venait d'écarter une demande venant d'une reine. Ce n'était pas vraiment une excellente manoeuvre diplomatique.

"Oui."

Elle rechignait toutefois également à une union forcée même si elle ne pensait pas avoir vraiment le choix. 

Cordélia évita de regarder en direction de la reine. Elle ne pouvait pas présenter un mauvais portrait de son père, mais surtout de son roi.

"Mon père n'est plus tout à fait le même homme depuis la disparition de la reine."

Cordélia aurait hausser les épaules si c'était approprié. 

"Vous savez, tant que nous avons trouvé un bon traité commercial, je pense que nous y gagnerons tous."

Un bal ? Cordélia avait bien entendu ? Ses yeux s'illuminèrent. Voilà une éternité qu'elle n'en avait pas fait... A cause du véto mis par son père. Elle dansait avec ses soeurs... Mais ce n'était pas la même chose qu'un véritable bal.

"Cela serait aimable vous."

Même si Cordélia ne pensait aucunement tomber amoureuse d'un premier venu, au moins, elle pourrait revoir un vrai bal. 

Cordélia la regarda.

"Je vous remercie."

Elle inclina la tête en signe de respect. 

Cordélia hocha la tête.

"Je serais ravie de visiter le château avec votre soeur."

Après tout, elle n'avait pas encore pu se repérer et la princesse Anna semblait être une personne très positive. 

Cordélia fut tout de même étonnée du manque de retenu de la princesse. C'était le jour et la nuit avec la reine qui était si calme... Avait-elle réellement reçu la même éducation ? 

Cordélia était bien différente de chacune de ses soeurs. toutefois, elles étaient si nombreuses... 

Cordélia n'était pas au courant de la lettre que la reine était en train d'envoyer à son père. 

"Oui."

Elle sourit. La bonne humeur de la princesse Anna devait être contagieuse. 

Cordélia se laissait guider à travers le château d'Arendelle. Elle le trouvait bien vide. Cordélia n'était pas sans avoir que, pendant des années, les rpincesses avaient vécues reclues sur elles-mêmes. Peu d'informations sur cette période étaient parvenues au reste du monde. 

Après sa visite avec la princesse, cette dernière avait reconduit Cordélia devant la salle des affaires. Pendant le trajet, Cordélia avait cherché à se montrer amicale avec la princesse Anna.

"Comment occupez-vous vos journées?"

Cordélia regarda avec étonnement la princesse. Le chef des hommes de glaces? Rien que cela ! Elle imagina quelqu'un ressemblant à un yéti. 

Cordélia hocha la tête lorsque la princesse dit qu'elles avaient fini la visite. Rien ne pressé. Cordélia se doutait qu'il y avait des choses bien plus importantes qu'un bal. 

Cordélia cligna des yeux. Si rapidement? L'efficacité de la reine était surprenante ! Toutefois, elle ne perdait pas le nord. Cordélia nota qu'elle pensait au bon fonctionnement du tourisme dans son royaume. C'était une piste intéressante qu'elle devrait creuser.

Cordélia hocha la tête. Il fallait qu'elle se repose. Et avec le décalage horaire, elle savait que c'était la nuit dans son royaume. Il fallait qu'elle rejoigne ses soeurs. 

Cordélia remercia Anna de la conduire jusqu'à la chambre d'invité. Une fois seule, la princesse n'eut pas le temps de souffler. Elle devait ouvrir un passage magique. Elle utilisa alors le collier du Roi Sorcier pour se rendre au kiosque où elle retrouva ses soeurs. 

Cela fit chaud au coeur à Cordélia de revoir ses proches. Ses soeurs s'agglutinèrent autour d'elle pour lui poser des questions sur Arendelle. Comment était la reine ? Est-ce qu'Arendelle était un royaume de barbares ? Et le château ? Patiemment, Cordélia répondit à toutes les questions. 

Puis, elle annonça qu'un bal serait donné dans quelque heure. Les plus jeunes étaient excitées et firent promettre à l'aînée qu'elle devrait leur raconter... Les plus âgées avait les yeux emplis de nostalgie. 

"Profite bien, Cordi, lui dit simplement Béryl. 

Cordélia hocha la tête. Elle regarda par-dessus l'épaule de sa soeur pour observer le Roi Sorcier. Elle n'oubliait pas qu'il était une menace. Elle trouverait un moyen de s'en débarrasser. 

Cordélia se mit à rire.

"C'est un bel espoir avec ce bal.. Mais je ne pense pas que les coups de foudre existent.

Après tout, l'expérience d'Anna en était quasiment une preuve.

-Armance... Tu devrais faire comprendre à père que tu ne vois pas d'un roi ... Mais d'une reine."

Elle n'était pas sûr que leur père comprenne. 

Cordélia se mordit l'intérieur de la joue. Elle avait du mal à ne vouloir à son père car elle était, autrefois, si proche de lui.

"Cela s'arrangera, Armance."

Elle se voulait rassurante mais elle avait elle-même du mal à croire en ses propres paroles. 

Cordélia dansa un peu avec ses soeurs avant de leur dire au revoir. Quand elle revint dans la chambre d'invité à Arendelle, le temps s'était comme arrêté. Elle se reposa en attendant la soirée et le bal. 

Alors que l'heure tournait, la princesse décida de se préparer. Elle choisit de se vêtir d'une robe de bal verte à manches longues et prit un diadème assorti. 

Cordélia coiffait ses cheveux en observant les bateaux arriver dans le port. Cela faitsait des années qu'elle n'avait pas assisté à un bal. Son père les avait banni suite à la mort de sa femme... Et elle doutait qu'il en réorganise un de son vivant. 

Cordélia patienta jusqu'à ce qu'on vienne la chercher.

Alors qu'elle venait de voir une tignasse rousse - couleur de cheveux peu commune-, elle entendit frapper.

"Entrez."

La princesse était tournée vers la porte. 

La princesse Cordélia sourit au compliment. Cela faisait toujours plaisir. D'autant plus qu'elle n'avait pas mis une robe de bal depuis des lustres. Elle aurait aimé partager ce moment avec ses soeurs... 

"Je vous remercie."

La princesse suivit la servante.